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  • : Mon blog raconte essentiellement la pratique de mon sport, le cyclisme ou plutôt le cyclosport.
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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 12:41

Et oui, il est déjà temps de penser à 2015... Les inscriptions pour les belles épreuves battent leur plein.

 

J'ai loupé le triathlon de Londres, mais pas la marmotte... Start again to bourg d'oisans...

 

carte-marmotte.PNG

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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 21:40

 

IMG-20130720-00648.jpg

 

330 km, 8000 m de déni et 8 cols résumé en 8 pages… Enfin si l’on peut encore appeler ca un résumé. Je souhaite beaucoup de courage à tous ceux qui prendront la peine de lire mon compte rendu, pour tous les autres il reste les vidéos… Je m’excuse pour la qualité sonore, parfois même pour l’absence de son… Je suis né distrait et j’avoue avoir oublié une fois ou l’autre de branché le micro… Mais l’essentiel ce sont les images et les souvenirs que je vais garder de cette magnifique journée. Bonne lecture, visionnage,… N’hésitez pas à commenter.

 

Les photos :

 

 

Les vidéos :

 

 

 

Ca fait longtemps que je ne vous ai plus parlé de matos, tellement certains choix me paraissent évidents. La question du vélo ne se pose même pas, ca sera évidemment mon beau Wilier Zero 7. Le choix du développement fut résolu en un quart d’heure, ca sera le même que pour le trophée de l’Oisans : 34 * 50 à l’avant et 12 * 27 à l’arrière. Je n’ai plus besoin de prendre un 29, j’arrive à faire tourner le 27 aussi vite que le 29 par le passé. L’idée de ne prendre qu’un 25 m’avait effleuré l’esprit pour la marmotte mais certainement pas pour ici.

Le choix des roues fût plus compliqué… En fait c’est surtout le choix des pneumatiques qui me préoccupa… Question récurrente : pneu ou boyau. Ou autrement dit dans mon cas, mes roues Mertz (montage de Nico (moyeu DT Swiss et jante open pro)) ou mes bora. L’expérience des trois ballons (triple crevaisons en boyau) ne m’avait pas empêché de faire la marmotte en boyau, mais ici, la longueur de l’épreuve et le fait de traverser différents pays m’ont poussé à la prudence. J’opte donc pour mes roues à pneu que je chausserais (comme avant les galériens du Ventoux) de continental GP 4000 neuf.

Restait encore à régler le choix de la tenue vestimentaire… Ca ne sera pas ma tenue du GCV par crainte d’une peau de chamois trop fine, ca ne sera pas non plus ma tenue noire Wilier, par crainte d’une nouvelle insolation… Ca sera ma tenue blanche Look. On nous annonce la canicule, j’opte donc pour cette tenue blanche.

Point de vue multimédia, je filmerai à la main avec ma sportcam et prendrai des photos avec mon Blackberry. La batterie de ce dernier étant limite pour pouvoir assumer les deux.

 

 

Point de vue tactique, c’est assez simple : FINIR… Monter les cols à 150 puls, max à 155. Surtout ne pas se laisser emporter par ma fougue habituelle et laisser partir les hommes plus forts ou trop présomptueux. La vraie question tactique avant de partir était de savoir où positionner mes deux sacs. L’organisation, nous propose en effet de choisir deux ravitaillements (sur les 6) où l’on peut déposer un sac avec des effets personnels. Après réflexion, je choisis le ravito 2 et le 6. J’avais d’abords choisi un ravito à mi-course, avant de me raviser. Comme on part de nuit, on est obligé de s’équiper de lampes. J’ai donc décidé de m’en IMG-20130720-00683-copie-1.jpgdébarrasser au ravito 2 (après 120 km) et de reprendre en même temps deux barres énergétiques, deux gels et surtout un mélange de malto et d’hydrimix pour remplir mes bidons, c’est pour cette poudre à bidon que j’ai choisi le ravito 2 et non le premier. J’ai choisi comme deuxième lieux de dépôt le dernier ravito pour y déposer une autre lampe (l’objectif est d’arriver avant la nuit, mais on n’est jamais trop prudent) et des vêtements secs au cas où les orages annoncés pour la fin de journée se soient déjà déclenchés.

 

La veille, je participe au briefing d’avant course où l’on apprendra que le départ est reporté d’une demi-heure, puis je soupe à la pasta party organisée pour les 300 concurrents de ce tour du mont Blanc 2013 (c’est le record de participation). Ensuite, je rentre à l’hôtel pour déguster un petit Orval en guise de somnifère… (On ne le voit pas bien sur la photo, mais derrière le verre se cache le mont Blanc).

 

 

 

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Ca fait maintenant environ 10 mois que je pense à ce 21 juillet 2013, je ne savais pas encore que cette date serait historique pour la Belgique mais je savais que ce jour allait compter dans ma « carrière » de cyclo. Nous y sommes. Le réveil sonne à 4 :21. Le temps de me préparer et de rejoindre la ligne de départ. Il fait une dizaine de degré, je crains d’avoir froid dans la descente. Je m’habille donc en conséquence, je met mon k-way de pluie manche longue, ma veste jaune fluo et mes manchettes, je met également mes genouillères.

 

Premier stresse du jour : j’ai oublié de vérifier les batteries de mes lampes… Par acquis de conscience, je change celle de ma frontale. Je quitte l’hôtel de nuit en espérant y revenir en vélo et… de jour. La petite descente sur une route en mauvaise état se passe sans encombre.

En commençant à remonter vers la ligne de départ, je m’aperçois que l’intensité de ma lampe fixée sur mon guidon décline…Je savais que j’aurais du vérifier mes batteries. Inutile de la transporter plus loin, je l’enlève et la planque dans un abri de bus (je la récupérerais le lendemain matin avant de quitter les Saisies).

 

Il est 5h22 au moment où je rejoins la ligne. Ca sent le stress et l’envie d’aller en découdre avec ce tour du mont Blanc.

 

Est-ce une pure folie ou le désir d’aller au plus profond de soi-même, voire simplement l’envie de découverte de nouvelles contrées inconnues de mes yeux. Je crois que c’est un peu les trois à la fois qui m’ont poussé à être là…

 

En attendant le départ, on nous passe la musique d’Era pour augmenter la dramaturgie du moment…

 

 

Puis ca y est, le tour du mont Blanc 2013 débute.

La route se transforme assez vite en un long serpentin de point blanc et rouge formé par les phares des participants… Malheureusement pas d’image, il aurait été trop dangereux de sortir la caméra ou l’appareil photo dans la descente. Je garderai donc ces précieux instants dans ma mémoire.

 

Le premier fait de course arrive assez tôt… Un troupeau de vache traversant la route, nous oblige à mettre le pied à terre quelques secondes….On ne fait  pas attendre les productrices du Beaufort…

La route n’est pas en très bon état, il faut être vigilent pour ne pas mettre ses roues dans une des stries laissées par l’hiver.

Lors de la traversée de Notre dame de Bellecombe, je perds un bidon… Pas question d’aller affronter 330 km et des t° annoncées assez élevées avec un seul bidon. Je suis donc obligé de faire un premier arrêt. Heureusement le bidon a roulé sur la gauche de la route, je sais donc le récupérer sans trop entraver la progression des autres. Malheureusement, il est cassé… ma première idée est d’en racheté un, une fois l’ouverture des magasins effectuées. Mais comme il est toujours pseudo utilisable, je m’en contenterai jusqu’à l’arrivée.

Je repars assez loin de la tête de la course que j’avais pourtant toujours eu en point de mire. Les gars avec qui je termine la descente sont nettement moins bon descendeur que moi (et pour rappel, je ne suis pas (plus) un spécialiste). Je tente de me faufiler un chemin parmi eux, sans prendre le moindre risque, ca serait trop bête de chuter.

 

En bas, je rattrape tout de même le peloton de tête, je pense avoir aperçu quelques hommes s’échapper. Mais personnellement, je ne suis pas la pour faire la course, si ce n’est contre le soleil. Je remonte vers l’avant du peloton afin de ne pas être pris dans une cassure. Lors de la traversée de Megève, c’est un grand steep-tease qui commence dans le peloton… Pour ma part, je préfère rester prudent et conservé toute mes couches… Même si je regrette d’avoir mis mes genouillères et mon gilet fluo. A la sortie de la ville, on est reparti pour 10 km de descente. En bas de cette celle-ci, je pousse un coup pour rejoindre la première partie du peloton.

 

IMG-20130721-00727.jpgOn attaque la première difficulté du jour, la montée vers Servoz suivie de celle de Vaudagne. Je taquine à un Hutois : « Du haut du grand saint Bernard, il paraît qu’on voit le Bassignat !!! ».

 

Un groupe d’une cinquantaine se dégage, le rythme est soutenable, je décide donc de suivre.

Je profite d’un des moments plat pour faire à mon tour un streep-tease. Je fourre ma veste fluo sous mon maillot et mon k-way dans la poche arrière. Je tiens ce groupe jusqu’à la sortie de Servoz. On prend la direction de Vaudagne sur une petite route en lacets, qui dit route en lacets dit pourcentage un peu plus élevé. Mon cœur commence tout doucement à monter pour me permettre de suivre. On a à peine plus de 50 km dans les jambes, il est donc plus prudent de laisser partir. L’écart se creuse petit à petit… Je ne suis pas le seul à modérer l’allure. Je monte à ma main jusqu’au sommet.

 

Peu après avoir basculé, je m’arrête au premier ravito pour remplir mes bidons. Je teste le bidon cassé, en le remplissant que d’eau (pour éviter d’avoir les jambes éclaboussée par des produits collant), ca devrait pouvoir aller jusqu’au bout.

 

Je poursuis la courte descente et prend la direction de Chamonix. Je me retrouve dans un petit groupe d’environ huit gars. On roule à allure très modérée. Je profite de ces instants pour faire des photos. C’est à cet endroit du parcours qu’on est le plus près de la grosse meringue.

 

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Notre groupe s’enrichit de quelques unités, ce qui permet d’accélérer un peu l’allure. Comme souvent on n’est pas beaucoup à prendre des relais… Je taille de long bout droit sur le plat tandis que l’essentiel du boulot, lors de l’ascension, est réalisé par un gars habillé en Ekoi… Je me retrouve au sommet du col des montets, sans m’être aperçu qu’on l’avait entamé… Il faut dire que c’est le plus facile du jour.

 

On descend vers la frontière Suisse. Le passage en Suisse est l’occasion d’avoir une première émotion…Je sais que ce n’est que la première frontière mais c’est un des premiers caps à franchir.

 

IMG-20130721-00717.jpg  IMG-20130721-00715.jpg

 

On enchaîne directement avec le col de la Forclaz, par son versant le plus facile. On monte toujours à un rythme qui me convient. Je continue à relayer dès que la pente est inférieure à 5 %. Monsieur Ekoi continue à prendre le reste à sa charge. A deux km du sommet, un des deux hollandais du groupe décide subitement de forcir l’allure…Il va complètement désorganiser le groupe… Le c..

Dans le dernier virage, on passe devant le seul photographe officiel de ce tour du mont Blanc.

 

Ensuite place à la vertigineuse descente vers Martigny au cœur du Valais Suisse. Les routes suisses n’ontIMG-20130721-00723.jpg rien à envier à celles du grand-duché… il y a ici de belle et longues lignes droites nous permettant de passer régulièrement au dessus des 70 km/h. Plus on descend, plus on sent la chaleur qui commence à envahir les vallées. Je suis surpris de me retrouver au cœur de vignoble. Il faudra que je goute une fois un vin de Martigny… Mais la, pas question de trouver un caviste… je suis plutôt impatient d’arriver au ravito pour pouvoir me débarrasser de ma veste et de mes jambières.

 

C’est au pied de la première grosse difficulté du jour que le ravito est installé. J’y fais ma première pause. Je confie mon vélo à un monsieur préférant le tenir plutôt que je ne le dépose contre son mobile home. Je récupère mon sac, j’y prends la poudre à bidon et les gels et j’y dépose mes jambières et mon gilet fluo. J’aurais du aussi y mettre mes brassières, elles ne serviront plus, et mes lampes que j’ai oublié de déposer… Alors que c’était prévu. Je profite de cet arrêt pour faire une pause sanitaire. Je prends deux sandwichs et pars à l’attaque de Champex le lac.

 

C’est la montée la plus raide du jour, les 9 premiers km sont à plus de 8.5%. Il va falloir gérer. Je termine mes sandwichs en débutant l’ascension. On discute 2 minutes avec un type de mon bidon cassé et de nos performances assez proches à la marmotte. Puis c’est le silence, ca va être une heure de silence… Je monte au même rythme qu’un des deux hollandais de mon groupe précédent. La route serpente sur la colline, on alterne des traversées de villages avec des passages boisés. Le dernier km est moins raide, je cherche impatiemment la vue sur le lac, synonyme de fin de montée… Enfin, je peux m’en mettre plein les yeux… Du coup, je me fais lâcher par le hollandais…Mais je ne conçois pas cette aventure sans profiter au maximum des points de vue qu’offre ce circuit.

 

IMG-20130721-00740.jpg  IMG-20130721-00742.jpg

 

 

J’entame la descente, elle est assez technique. En bas, on est toujours en Suisse, à Orsière et on est surtout directement au pied du col le plus long de la journée (31 km) Le grand St-Bernard. Au pied, je rattrape un petit groupe.

 

IMG-20130721-00755.jpgIl est temps d’appeler Cécile pour la rassurer et lui dire que tout va bien. Coup de téléphone assez court mais bien encourageant pour affronter ce tronçon. Je prends un bon rythme dès le pied, trop soutenu pour la plupart des gars du groupe, sauf deux (dont le hollandais de la montée de Champex finalement rattrapé dans la descente) qui finissent par accélérer un peu l’allure. Le vent étant favorable sur cette première partie de l’ascension, je préfère ne pas faire trop monter le cœur. Je laisse donc partir ces deux hommes. Je tenterai de pousser un peu pour revenir mais à quoi bon puisque ca roule de toute manière ½ km/h trop vite pour moi.

Au fur et à mesure de ma progression dans ce col, je sens mes forces m’abandonner… C’est pas le moment, je ne suis même pas encore à la moitié. Dès que la pente est moins rude, là où en temps normal j’aurai remis du braquet, je mouline afin de tenter de récupérer. Je suis à nouveau dépassé sur une portion plane par un autre hollandais… Je me dis que c’est un mauvais moment à passer et que ca devrait aller mieux dans les prochains cols. Je commence aussi à avoir soif. J’aiIMG-20130721-00757.jpg toujours du liquide dans mes bidons, mais il s’agit toujours d’un mix malto – hydrimix rempli au pied de Champex. J’ai envie d’eau. Un groupe de motard me remplira un bidon mais celle-ci provient d’une bouteille remplie dans un torrent coulant le long de la route. J’hésite à la boire… Finalement, elle finira à terre, je ne veux pas prendre le risque que finir avec une gastro… et or de question de monter ces 750g plus longtemps.

C’est à Bourg St-Pierre, que je vais enfin trouver une fontaine d’eau potable. Je bois un bidon sur place et fait le plein.

Ensuite, j’entame la partie la plus pénible du parcours, un interminable paravalanche, nous amenant jusqu’à l’entrée du tunnel. Il est long de plusieurs km. Heureusement la pente est raisonnable dans cette partie, mais le bruit des voitures y résonnent, c’est assourdissant. Petit bémol, la vue sur la droite de la route avec notamment un lac. Même si cette vue est hachurée par les piliers du paravalanche ca reste beau.

IMG-20130721-00765.jpgMes sensations sont un peu meilleures qu’à mi-pente, même si j’ai déjà été mieux. Je fais un premier tour des infos de mon compteur, le faire plus tôt aurait été suicidaire, comment gérer moralement qu’il vous reste plus de 200 km à parcourir. Je m’encourage ne me disant qu’en termes de kilométrage, j’ai déjà une marmotte dans les jambes et qu’il est donc normal que je commence à sentir la fatigue.

Place au 7 dernier km de ce col. Pas de chance sur le sommet, le vent est défavorable et a tendance à souffler. La neige est encore bien présente. Je pense régulièrement au sommet du galibier, en me disant qu’il est encore plus dur et que donc ici, ca va aller.

Je retrouve monsieur Ekoi, je ne sais plus qui à rattraper l’autre mais je sais que je pensais qu’on allait s’entraider pour lutter contre le vent. Il n’en fût rien, je le laisse sur place. Je rattrape aussi un concurrent français avec qui j’avais fait le plein à mi-pente. On plaisante, en se disant qu’à part sur son maillot, on n’aura pas encore vu beaucoup le mont Blanc…

Je poursuis jusqu’au sommet, toujours sur le même rythme. On dirait que plus c’est dur, plus je m’en sors bien. Je me motive aussi en pensant que ca va être les premiers tours de roues du beau Wilier en Italie.

 

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Ca y est, je bascule… Je découvre un petit lac naturel. Encore quelques centaines de mètres à descendre avant d’arriver au ravito. En y arrivant, je me rue sur les quartiers d’orange, j’ai du en manger une dizaine « à la volée ». Je fais le plein, prend un gel, une barre puis place à la descente. La route est en bon état et tournicote dans tout les sens.

J’ai en point de mire un petit groupe de 3, vu la longueur de la vallée à venir, il faut absolument que je les rattrape. On slalom entre les motos et les voitures. Un italien m’accoste : « on roule ensemble, dans la vallée… », comme s’il fallait me demander de rouler… La fin de la descente se fait avec un fort vent de face,  on commencera à se relayer à partie de là. Pas de bol, les deux autres ne comptent pas se fatiguer dans la vallée.

 

Au fur et à mesure des km notre groupe s’étoffe, on rattrape 3 ou 4 gars, mais on sera surtout rattrapé par un compatriote, s’il revient de l’arrière, c’est qu’il est motivé pour ne pas s’éterniser dans la vallée… Effectivement on va faire l’essentiel du boulot à 3. Ca râle beaucoup à cause d’un rythme trop élevé, il est vrai que l’Italien prend des relais assez appuyé, du coup ca ralenti. Puis on reprend assez vite la même allure… ca casse et on part à trois.

 

Il fait assez chaud (34°C). Je repense à mes cours de rénové dans lesquelles on avait étudié le val d’Aoste (les adrets et ubacs, le foehn,…). Je découvre qu’il y a aussi quelques châteaux dans cette vallée.

 

Cette partie du circuit est commune avec le gran fondo du mont blanc qui a lieu lui aussi ce 21 juillet. On est dépassé par le camion balai de cette cyclo, honte sur nous, c’est la première fois que ca m’arrive… On poursuit notre progression dans la remontée de cette vallée, on rattrape un français habillé en X bionic gris que j’avais déjà vu à la Vaujany. Ca roule assez bien, même un peu trop bien, je décide de sauter un ou deux relais. On arrive à la Salle… Je vais m’y octroyer une vraie pause. Je vais faire un repas à l’envers, je commence par des fruits, poursuit avec une barre énergétique et termine par un bon plat de pâte. Je pense que je viens de bien recharger les batteries.

 

Je salue mon ami Italien en pensant qu’il allait me rattraper mais je ne le reverrai plus. Je repars en mode mineur, même en mode escargot. Je sens que j’ai besoin de faire tourner un peu les jambes avant d’aller affronter la terrible trilogie finale (petit St-Bernard – cornet de Roselend – col des Saisies). Je suis rattrapé par un duo parisien. Il s’agit de la première féminine et de son poisson pilote. J’avais déjà repéré la camionnette des cycles Laurent dans le grand St-Bernard, mais je ne savais pas qu’il suivait la première dame. Un tout grand merci à eux car à c’est eux qui vont me remettre dans le rythme. Ca roule de manière hyper constante, aussi bien sur le plat que sur le début du petit St-Bernard. Je me cale dans les roues et monte au train.

 

C’est à partir de ce moment la que mon corps s’est mis dans ce que j’appelle « le mode de sécurité ». Mon cœur ne veut plus monter au delà de 145 puls. Je roule donc forcément un peu moins vite qu’à 160… mais j’évite aussi tout risque de surchauffe moteur.

 

IMG-20130721-00784.jpgOn arrive à la Thuile, dernier village Italien. Je pense à Oli G. qui m’avait parlé de ce village lorsque je lui avais parlé de mon doux projet. Peu après, je commets une petite erreur. Me sentant un peu mieux, je décide de relayer. Je viens de partir tout seul… Pour gagner même pas une minute sur le reste de l’ascension, j’aurai mieux fait de m’abstenir. D’autant plus que le vent est défavorable sur la fin de la montée.

Ce col est interminable, j’ai cru en voir le sommet au moins à 4 reprises, dont la première fois alors qu’il restait plus de 5 km (dur moralement). Le panorama au sommet en vaut la peine, mais il se mérite… Je ne suis pas mécontent de revenir en France, plus que deux…

 

Au sommet, je fais le plein des bidons et repart en direction de Bourg St-Maurice. Je repars avec le Belge avec lequel on avait roulé dans la vallée d’Aoste. Mais le temps de faire quelques photos que le voila parti comme une balle ( ????). Je tenterai dans un premier temps de revenir, mais la circulation dans la Rosière augmentera trop l’écart. Le début de la descente est assez rectiligne. Justement jusque la Rosière, après la route descend en lacet jusqu’à Seez.

Au fil de la descente, je sens la température monter, il fait plus de 30°C dans la vallée. En bas de la descente je profite d’un arrêt à un feu pour faire un second appel à Cécile. Elle l’attendait depuis longtemps… Je la rassure, je vais aller au bout lui dis-je mais il me reste le col le plus dur (je l’inquiète à nouveau, pas bien).

 

Je poursuis la descente dans un petit groupe. A bourg St-Maurice je ne prends pas la peine de m’arrêter au ravito, mais bien 500 m plus loin pour une pause sanitaire, vu la chaleur je ne me suis quasiment pas arrêter pour cette raison…

 

Me voici au pied du col qui me fait peur depuis 8 mois… Je me doutais que j’étais capable d’arriver jusqu’à son pied mais une fois 270 km parcouru allais-je encore avoir la force d’aller plus loin, surtout d’aller là-haut. Je pensais que j’allais rentrer dans une zone encore inexplorée de ma propre souffrance… Il n’en fût rien ou, presque rien, car le sommet ne fût pas une partie de plaisir. Mon corps s’est à nouveau mis en mode sécurité. Je progresse donc à allure modérée (légèrement au dessus de la barre des 10 km/h). Je ne vois plus grand monde. Je rattrape et dépose aussi tôt un gars ayant manifestement présumé de ces forces en début d’épreuve. Je me remémore déjà l’instant où j’ai laissé filer le groupe de tête quelques heures plus tôt, j’ai pris la bonne décision. Par contre, je suis enrhumé par un gars qui court en duo, on n’est pas sur la même planète, mais j’ai 160 bornes de plus que lui dans les pattes…

Je craignais tellement ce cornet de Roselend que je n’avais pas pris la peine d’étudier convenablement sonIMG-20130721-00788.jpg profil… Bien m’en a pris, car c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert vers le milieu de la montée une zone de répit. Deux ou trois km a à peine 3 ou 4 %. Ce sont des km vite avalé, ca vous remonte le moral. D’autant plus que plus ou moins au même moment, le paysage change, on sort de la forêt et on affronte le vent. Je crois que sur cette fin de montée, ca va être l’adversaire n°1, il sera plus redoutable que la pente. Par chance, je vais récupérer un allié, un anglais qui s’accroche dans ma roue au moment où je le double. Je repère tout de suite ses chaussettes jaunes fluo estampillées « sportcom », lui, il était sans doute de la partie à la Vaujany. Il passera de long moment dans ma roue, mais ses quelques relais me feront beaucoup de bien. La route est majoritairement rectiligne, avec le vent en pleine figure ou de ¾ face. Je pense que c’est sur ces derniers km du Cornet de Roselend que je vais le plus souffrir de toute la journée.

Le seul moment où on aurait pu être un peu à l’abri du vent (grâce à un gros rocher), la route fait demi-tour et on est effectivement à l’abri du vent qui nous aurait un peu pousser. C’est râlant. Je me rappelle aussi d’une longue ligne droite orientée dans la direction du vent… Couché sur ma machine, je progresse maintenant sous les 10 km/h… Au bout de cette ligne droite, on aperçoit le sommet et sur notre gauche on voit venir l’orage… De gros nuages noirs sont en train de franchir la crête.

Je m’arrête au ravito pour remplir une dernière fois mes bidons. L’Anglais me serre la pince avant d’entamer sa descente. Je ne prends même pas la peine de prendre mon sac, il n’a pas encore plu, je n’ai donc pas besoin de me changer et il est quasiment sur que je serais sur la ligne d’arrivée avant l’obscurité, donc pas besoin d’éclairage.

 

IMG-20130721-00787.jpgJ’entame la descente du Cornet sur sol sec, à hauteur du lac, je surveille le ciel. Ca se couvre de plus en plus, il sera de l’ordre du miracle d’éviter la pluie. Il y a quelques centaines de mètres à remonter, quand on ne s’y attend pas, ca fait mal aux pattes.

Au deux-tiers de la descente, je sens les premières gouttes dans les lacets situés sur la droite de la route. Les lacets opposés, eux sont toujours au sec. Je ne sais pas s’il est préférable de m’arrêter pour mettre ma caméra et mon téléphone en condition pluie où s’il vaut mieux descendre tant que la route est sèche. Comme il commence à tomber de grosses gouttes, j’opte pour l’option k-way. Au bout de quelques instants, je repars pour terminer la descente. En fait, la fin de celle-ci est nettement plus rectiligne (vers l’ouest), je distance l’orage et arrive en bas au sec.

 

J’arrive sur la partie du tracé que j’ai reconnu la veille, je suis maintenant sur à 100% de boucler mon objectif de l’année… Dés, les premiers lacets de cette dernière ascension du jour, la pluie me rattrape. Mon arrêt K-way, n’aura donc pas été vain. C’est bon d’être revenu en terrain connu. Les premiers lacets sont pentus, mais je sais que je vais avoir une partie nettement plus plate. Je n’aperçois pas d’autre concurrent, ni plus haut, ni plus bas. En 315 km, les écarts ont  eu l’occasion de se creuser. Il tombe une pluie légère, rafraichissant l’atmosphère et dégageant l’odeur caractéristique des pluies d’été. Je profite de la petite corniche menant vers Hauteluce pour tenter de réaliser que je suis presqu’au bout.

Je mets la main à la poche pour manger une barre ou un gel afin de finir sans fringale. Je n’y trouve rien…

Je franchis le petit pont en bas du village, synonyme de la fin de la partie facile. A partir de maintenant, hormis une petite descente dans le village, ca va monter jusqu’à la ligne d’arrivée.

Dans Hauteluce, ils ne sont que 3 ou 4, mais ils mettent une ambiance « tour de France », avec la grosse cloche de montagne. Je cherche ma caméra, mais pas moyen de remettre la main dessus. Ce souvenir ne sera donc pas immortalisé. En trifouillant, je fais tomber un gel de ma poche. C’est un des spectateurs qui me le ramènera en vélo… Un grand merci à lui. Je ne saurais jamais s’il y avait assez d’essence dans le réservoir pour finir. J’avale donc ce gel et j’attaque les 7 derniers km. Je me motive en me disant qu’en fait il en reste 5 et que les 2 derniers étant avec vue sur la station, je pourrai savourer… Je rattrape mon copain Anglais, il est cuit… Je le motive pour qu’il se cale à nouveau dans la roue. Il me fait signe qu’il va terminer pénard avant de se raviser et de se mettre debout sur les pédales, ce con est en train de me mettre une mine… Ca ne va pas durer… Je maintiens mon train, celui imposé par ce fameux mode sécurité… J’ai bien tenté de pousser un peu mais j’ai à peine gagné 5 puls.

Je finis par déposer mon camarade pour rallier seul la station.

 

Ca y est, j’arrive presque en vue de la station : « je l’ai fait » résonne dans ma tête. Au moment, où jeIMG-20130723-00802 pensais pouvoir commencer à profiter du moment, ma roue arrière patine ???? Je me dis que ca doit être à cause d’une différence d’adhérence entre deux asphaltes (suite à de multiples réparations de la chaussée). La route est trempée, il a plus un plus ici que sur le bas. Je n’ai du affronter que quelques averses. Je comprends 200 m plus loin que c’est à cause d’hydrocarbure renversé sur la route… La route est de plus en plus glissante et l’odeur est de plus en plus prenante. Pas moyen de se mettre en danseuse sans risquer de prendre un billet de parterre… C’est malheureux au bout d’un tel effort de devoir se concentrer pour éviter la chute plutôt que de profiter du moment. Heureusement, la circulation n’est pas dense… Ca permet d’éviter ces traces arc-en-ciel en roulant sur la gauche de la chaussée. Reste l’odeur qui me donne des nausées… Dommage, je rêvais de cet instant depuis des mois.  

 

En traversant la station, je reçois les félicitations de quasiment tous les passants. Ils ne sont pas bien nombreux, mais ca fait chaud au cœur. La route étant fermée sur les 100 derniers mètres, plus besoin de faire attention aux traces sur la route…

 

Ca y est, je l’ai fait.

 

Multiples records battus : kilométrage 330,  dénivelé 8000m, Nombre de cols 8,…

 

A l’arrivée, je reçois mon tee-shirt de finischer, j’arrive à râler sur la couleur… Ensuite je téléphone à Cécile pour la rassurer, c’est fait lui dis-je…

 

Je reste une dizaine de minutes sur l’aire d’arrivée avant de me remettre en route. Je descends avec une extrême prudence jusqu’à l’entrée de la station, je suis à nouveau pris par cette odeur d’hydrocarbure… Vive l’air pur de la montagne. Je bifurque à droite et j’attaque le kilomètre le plus long de la journée. Je pense que grâce à l’état de sécurité décrit ci-dessus, j’aurai encore pu monter un col ou deux mais une fois la ligne franchie, c’est plus pareil… Heureusement que je sais que je n’ai pas le choix et qu’il faut rejoindre l’hôtel… Je commence aussi à être pris par le froid, la pluie a bien rafraichi l’atmosphère.

Une fois à l’hôtel, il faut encore gravir les escaliers… Je décide de prendre directement ma douche car si je m’assois, je ne bouge plus… Directement après, je me glisse dans mon lit, je passe une dizaine de coup de fil et m’endort sans même avoir pris la peine de souper. Qui dort dine.

 

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 09:42

Le stresse monte...

 

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 16:31

Quelle fut ma surprise lorsque j’ai constaté que je terminais le trophée à la 25ème place… Je savais qu’après 2 des 4 épreuves, j’étais 39ème. Julien T., croisé au retrait des dossards m’avait lancé : « TOP 30 alors maintenant ». Je m’étais dit pourquoi pas, mais ca va être chaud… Et bien je l’ai fait. C’est d’autant plus remarquables que nous sommes moins de 100 à avoir bouclé le trophée. On était encore quasiment 200 classés avant la marmotte.

 

Je ne m’attendais pas du tout à être si bien classé.

Le résumé de mes classements :

 

Date

Epreuve

Km

Déni

Classement

30/jun

La Vaujany

173

3850

88

03/jul

Le grand Prix des Rousses

40

1600

70

06/jul

La marmotte

174

5000

356

07/jul

La montée de l'Alpe

13

1100

71

Trophée de l'Oisans

400

11550

25

 

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7 juillet 2013 7 07 /07 /juillet /2013 16:23

Lorsque je me suis inscrit au trophée de l’oisans, c’est l’épreuve que je redoutais le plus. L’idée de devoir me remettre en route le lendemain de la marmotte pour remonter l’Alpe me donnait des cauchemars… Je craignais aussi de fêter un peu trop la marmotte le samedi soir…

 

montee-de-l-alpe.pngFinalement suite à mon insolation de la veille, j’ai été très raisonnable le soir (on est finalement retourné à Oz, manger au Poutran comme lors de ma première marmotte) et je n’étais pas dégouté du vélo…

 

J’achève le gâteau sport avant de me mettre en route. Je descends une dernière fois (à mon avis avant longtemps) Oz. Au pied, je copie la technique Bernard en cachant mon coupe-vent dans un buisson. Je me rends au départ tranquillement en tournant les jambes (85 – 90 tours).

 

Une fois sur place, j’attends le départ dans la roue de … Bart Bury, le vainqueur de la marmotte. Je sais qu’une fois le départ donné il me sera beaucoup plus difficile de tenir la roue.

Si ma mémoire est bonne (ce dont je doute) ca va être ma 12ème ascension des 21 virages, en tout cas la troisième de la semaine.

A 9h, on nous lâche, nous sommes un peu moins de 300. Dès le pied, je me mets en mode seuil… Je suis à la limite entre l’orange et le rouge. Je sais que je peux tenir ce rythme 1 heure. C’est lors des trois premières rampes que l’essentiel du classement se fait. Une fois arrivé à la garde, tout le monde est dans son tempo. Je reprendrais tout de même l’un ou l’autre ambitieux ayant forcé l’allure, mais d’une manière générale les positions sont figées et les écarts se creusent jusqu’au sommet.

 

montee-de-l-alpe3.png

 

Lors de toute la montée je n’aurai ni moment de grâce, ni de coup dur. Juste un bon brin de motivation lorsque je passe au virage 2, endroit choisi par le cow-boy et le boucher pour m’encourager. Yves courra quelques mètres à côté de moi… Ca me bouste pour finir sur la même cadence.

 

En fin de compte, je bats pour la deuxième fois de la semaine mon record (encore 14’’ de moins : 54’20’’ du pied (virage à gauche) à la fontaine à l’entrée de la station. Pas trop mal pour un lendemain de marmotte…

 

Je boucle l’épreuve en 58’53’’ à une 71ème place. Troisième top 100 du trophée. Après avoir téléphoné à Cécile et au cow-boy, je me renseigne pour connaître ma prestation au trophée, mais les résultats ne seront pas connu avant 12h. Tant pis, ca sera pour plus tard…

 

La télacabine du Poutran étant HS, je rentre en vélo jusqu’au pied d’Oz où Cécile viendra me rechercher.

 

Je rentre par la corniche de Villards Reculas pour profiter une dernière fois de la vue imprenable qu’elle offre. J’éprouve quelques moments d’émotions et de satisfaction inoubliable. Ceux dont j’ai été privé la veille suite à mon insolation.

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 16:01
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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 22:57
 
 
 
 
 
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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 06:12
 
 
 
 
 
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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 22:45
Une chose est sur, ca ne sera pas le dernier... Le premier fut le col de Montgenèvre au départ d Briancon.
 
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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 21:40

Février 2013 : premier séjour à Oz... "en oisans".

 

Malheureusement sans le vélo... j'ai recu une fin de non recevoir quand j'ai évoqué l'idée de prendre le look avec... Comme la météo n'annoncait rien de beau, j'ai cédé.

 

J'ai tout de meme profité de ce séjour pour faire quelques photos de la montée de l'Alpe d'Huez sous la neige :

 

IMG-20130212-00079.jpg IMG-20130212-00082-copie-1.jpg

 

IMG-20130212-00088-copie-1.jpg IMG-20130212-00091.jpg

Juste derrière la ligne d'arrivée de la marmotte

  IMG-20130212-00101.jpg

 

IMG-20130214-00123.jpg IMG-20130214-00125.jpg

 

 

Et pour finir la montèe d'Oz

 

IMG-20130216-00126.jpg

 

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